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A Avignon, Régis Mailhot et Christophe Alévêque s’emparent de la folle actualité politique

« 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 »… Le public de Christophe Alévêque scande le compte à rebours avant les résultats du second tour des élections législatives. Dimanche 7 juillet, sur la scène du Cinévox, à Avignon, l’humoriste a installé un écran de télévision pour terminer son spectacle avec les résultats en direct. « Il y a des moments où il vaut mieux être ensemble, dit-il en craignant le score du Rassemblement national. On va voir si les “insoumis” ont voté pour Darmanin. » Gros soulagement dans la salle, le sursaut républicain a eu lieu. En sortant, les spectateurs ont le sourire et les rues avignonnaises des airs de fête.
Dans le festival « off » d’Avignon, ils sont deux « vieux » routiers de la revue de presse à s’être emparés de la folle actualité politique. Christophe Alévêque et Régis Mailhot (au Théâtre Le Paris), chacun derrière leur pupitre, n’ont pas perdu leur souffle et décortiquent avec ironie notre drôle d’époque. « L’encre ne sèche pas en ce moment, on écrit tous les jours, Macron a donné plus de travail aux humoristes qu’aux Français », résume le neveu du chansonnier Jacques Mailhot. Il faut dire que, ces dernières semaines, le paysage politique a été digne de la série Baron noir.
« Eric Ciotti qui s’enferme au siège des Républicains, même un humoriste n’aurait pas pu inventer ça », constate Christophe Alévêque. « Macron, c’est le Stevie Wonder de la prospective. Il a envoyé une lettre aux Français, on espérait une lettre d’excuses, on a eu droit à une lettre de relance », balance Régis Mailhot. En ce dimanche après-midi d’élections, devant un public de « boomeurs » (« Normal, on est dimanche »), l’humoriste, pilier de « La Revue de presse » de Paris Première, ne donne pas de consigne de vote et cogne sur tous les bords de l’échiquier politique. Les punchlines fusent : « Pourquoi Gabriel Attal a suspendu la énième réforme de l’assurance-chômage ? Parce qu’il va être viré et s’aperçoit que ça ne fait pas beaucoup d’indemn’ » ; « Glucksmann, c’est le Lexomil des bobos, Bardella, la nouvelle coqueluche du moment, mais on oublie que la coqueluche est une maladie grave. Ce mec est un Sarkozy qui aurait terminé sa croissance » ; « LFI, c’est la branche non armée du Hamas ».
Christophe Alévêque, qui a toujours soutenu la gauche, reconnaît que ses « trente années de lutte contre l’extrême droite sont un échec ». Quand il a découvert, au lendemain des européennes, la gauche réunie sous l’appellation Nouveau Front populaire, il a « failli pleurer », confie-t-il sur scène. Et d’ajouter : « Une chose est sûre : dès le 8 juillet, ils vont se mettre sur la gueule. » Pour lui, « les européennes ont été extraordinaires, car c’est la première fois qu’une campagne a démarré après les élections. Vers 20 heures et quelques, Jordan Bardella demandait la dissolution et, quelques minutes plus tard, Macron disait “OK”. Cet ado mal dégrossi nous a fait un caca nerveux croyant être un rempart contre un chaos qu’il a lui-même créé ». Résultat, « on se retrouve face à trois blocs caricaturaux : l’extrême gauche, l’extrême centre et l’extrême droite ».
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